Sentir une langue étrangère
Cuvinte cheie:
sentir, amour, peur, libertéRezumat
On peut décider d’écrire en français comme on peut avoir un coup de foudre. Ce dernier est défini telle la naissance immédiate et irrationnelle d’un sentiment amoureux pour une personne inconnue dont l’apparence physique correspondrait à notre idéal, tel un amour soudain contre lequel on ne peut pas lutter. Le sentiment amoureux nous conduit alors vers une expérience ponctuelle, répétitive ou infinie. Cela paraît banal, mais l’Amour pour la langue française (mais aussi la Peur de la perdre) m’a amenée à m’exprimer en français.
À mon humble avis, pour écrire dans une langue étrangère, il faut d’abord savoir la Sentir, et pour cela, il serait nécessaire en premier lieu d’être capable de Sentir sa propre langue maternelle, il faut d’abord être amoureux d’elle. Il est important de se sentir à l’aise dans sa propre langue, de savoir rire à gorge déployée et de savoir passer par des douleurs intolérables dans celle-ci. Ces expériences vécues et les sentiments par lesquels nous passons, nous aident, me semble-t-il, à écrire dans une langue étrangère.
Je n’ai pas une langue à moi. Je ne me sens pas digne pour m’en approprier une. Je considère que je n’ai pas encore atteint les profondeurs de la langue française ou géorgienne, mais je confesse les aimer désespérément, aussi désespérément que l’on peut aimer un homme.
Être poète n’est pas mon ambition, c’est ma façon à moi d’être libre. Je trouve également dans l’écriture en langue française une Liberté différente, rêvée, osée, assumée, rassurante.