La Roumanie dans l’œuvre de Panaït Istrati
Cuvinte cheie:
Roumanie, témoignage, pays natal, autobiographie, identitéRezumat
Panaït Istrati (1884-1935) est un écrivain roumain d’expression française dont l’œuvre singulière connut un grand succès entre les deux guerres. Narrant, dans des écrits largement autobiographiques, ses pérégrinations menées pendant vingt ans sur le pourtour méditerranéen, le vagabond devenu écrivain n’oublie pourtant jamais son pays natal dont il représente les aspects les plus authentiques et les plus profonds au fil de ses écrits. Qu’il s’agisse de l’envoûtante atmosphère orientale baignant Kyra Kyralina, son premier écrit dont il dit lui-même qu’il lui a été inspiré par la cosmopolite cité de Braïla, sa ville natale, de la peinture de la ruralité avec ses paysans à l’âme forgée par l’adversité d’une histoire souvent cruelle, de leurs traditions décrites de façon vivante et évocatrice, ou encore de la représentation des différents groupes humains étroitement liés au peuple roumain comme les Lipovènes ou les Tsiganes, sans oublier la nature avec les nombreuses évocations des forêts, du Danube ou du Baragan, la Roumanie est au cœur de toute l’œuvre d’Istrati. Largement influencés, notamment dans le premier cycle des Récits d’Adrien Zograffi, par la tradition orale des régions sud-danubiennes, les écrits du «conteur roumain devenu écrivain français» sont à ce point imprégnés de la présence de la réalité géographique, historique et sociologique roumaine qu’ils constituent un véritable témoignage ethno-culturel sur le pays; non bien sûr au sens scientifique, mais, bien plus puissamment, au sens d’un hommage résonnant de l’émotion et de l’amour de l’écrivain qui, pour avoir choisi une autre langue d’écriture, a célébré par son art les sources vives de son identité.