Dynamique du point final dans L’Intérieur de la nuit de Léonora Miano
Résumé
Léonora Miano est une écrivaine dont les romans traitent des problèmes sociaux. En conséquence, son écriture mérite d’être questionnée. La lecture de son roman L’Intérieur de la nuit révèle un emploi singulier du point final. Comment ce signe de ponctuation informe-t-il sur la portée énonciative et syntaxique de la phrase à la structure proche de l’oral? Notre double intérêt syntaxo-pragmatique se formalise en trois étapes: le questionnement des usages normatifs du point final, l’analyse de sa portée communicative et l’examen de ses visées interprétatives. D’abord, nous remarquons que ce signe ne marque pas uniquement la fin des phrases déclaratives verbales. Car il indique également la fin des appositions et des énumérations. Ensuite, il se substitue aux autres signes de ponctuation à l’instar de la virgule, le point d’exclamation, les points de suspension, le point-virgule, et les deux points. Enfin, la segmentation par le point dépasse les limites de la phrase. Cela concerne les phrases averbales, les subordonnées et les GN. Cette prédication s’étend aux supports non-verbaux tels que les conjonctions de coordination et les conjonctions de subordination. La ponctuation permet d’innover avec deux pratiques ponctuantes: la substitution et la surcharge de ponctuation. Elle atteste de sa volonté de communication. Les phrases du roman se rapprochent des structures de l’oral. La narration développe ainsi une esthétique de l’oralisation de l’écrit.