Structures épenthétiques et emploi des verbes chez les élèves camerounais en zone rurale
Résumé
Le verbe est un élément essentiel dans une phrase et commande majoritairement le sens d’une phrase. Il est un constituant fondamental des parties du discours sur lequel l’enseignement apprentissage à l’école primaire est focalisé. La manipulation de cette partie du discours impose un certain nombre de règles de conjugaison. Dans le processus d’appropriation des formes verbales, les apprenants des CM1 et CM2 créent des formes inexistantes en conjugaison dans leurs productions écrites qui suscitent plusieurs interrogations. Pourquoi l’utilisation abusive des structures épenthétiques des verbes dans les productions écrites des écoliers en milieu rural? On se rend compte que les mécanismes d’appropriation enseignés de manière automatique ne peuvent pas simplement aider l’écolier à construire des formes verbales correctes. La complexité des radicaux verbaux, la capacité mémorielle des apprenants et l’influence de la L1 des écoliers sont des causes qui participent à la construction des structures épenthétiques verbales produites par les apprenants. L’épenthèse est une adjonction ou une insertion au milieu d’un mot d’une voyelle ou d’une consonne voire d’une syllabe dans un verbe. L’objectif est de montrer que la complexité de la structure verbale est responsable des difficultés éprouvées par les apprenants d’une part et d’autre part que plusieurs autres facteurs sont à l’origine de la non maîtrise des structures verbales du français. Ces confusions reflètent la non-maîtrise des paradigmes de variations de verbes. Elles sont des adjonctions anormales associées aux formes verbales produites par les écoliers. La variation des verbes aboutit aux constructions multiformes qui exposent ainsi le problème de l’emploi et surtout de l’écriture des verbes conjugués. Les facteurs sociaux participent aussi à la régression de l’appropriation des formes verbales: les apprenants sont départagés entre les travaux champêtres, les travaux ménagers et l’école de sorte que leur temps d’étude est restreint. Sans compter l’abandon du suivi pédagogique dont sont victimes les apprenants.